Accueil A la une Décision municipale de la commune de Bizerte: Interdiction de donner un prénom « non arabe » à un nouveau-né

Décision municipale de la commune de Bizerte: Interdiction de donner un prénom « non arabe » à un nouveau-né


Cette mesure, déjà pratiquée par le passé, a soulevé une vive polémique au sein de la population locale, dès lors qu’elle restreint les libertés individuelles


À la décision officielle prise par le conseil municipal de la commune du Bardo d’interdire les manifestations pacifiques sur la grande place face au siège de l’ARP, alors qu’il s’agit d’un droit constitutionnel, viennent aujourd’hui s’ajouter d’autres interdictions, qui touchent à la sphère des libertés individuelles et qui émanent d’autres présidents de communes : ce qui fait craindre un retour en arrière en termes de libertés.

Pour justifier de telles  décisions et se protéger d’une levée de boucliers, les autorités officielles usent de la meilleure arme, à savoir la loi en se référant aux textes et aux décrets. La dernière mesure en date, qui relève du domaine de l’état civil  a été émise par  la commune de Bizerte. En se basant sur la loi n°3 du 1er août 1957 et y allant de leur propre interprétation, les autorités communales ont établi une liste sur laquelle figure les prénoms que les parents ne peuvent pas faire porter à leur nouveau-né. Ils n’ont plus le droit de choisir des prénoms comme Sandra, Yara, Rostom, Evrine, Beyazid, Elyn, Marcel, Massrine….

Excès de zèle

Dans le cas contraire, si l’envie leur prend de vouloir déroger à cette nouvelle mesure communale, ils risqueraient de se voir refuser l’extrait de naissance lors de l’enregistrement de leur nouveau-né. Cette décision a suscité l’ire des habitants qui jugent qu’elle empiète sur leur vie privée et les libertés individuelles alors que les autorités communales craignent de plus en plus l’influence des feuilletions turcs et autres sur les milliers de tunisiens scotchés à leur petite lucarne pour ne rater aucun épisode.

Cette intrusion dans la sphère des libertés individuelles, au motif de veiller à l’application de la loi n°3 du 1er août 1957 réglementant l’état civil alors que rien n’indique dans les articles qu’il est interdit de donner un nom « prétendu » non arabe et non musulman à un nouveau-né de nationalité tunisienne reflète les mauvaises interprétations et les nombreuses dérives qui peuvent découler de l’application de la loi notamment lorqu’elle est laissée à la libre interpretation des autorités censées veiller à son application et qui finalement tombent dans le piège de l’excès de zèle et de l’abus de pouvoir.

Charger plus d'articles
Charger plus par Imen Haouari
Charger plus dans A la une

2 Commentaires

  1. Jalel Gharbi

    17 juin 2020 à 03:25

    Ils feraient mieux de s occuper de la propreté de la ville qui une porcherie dans un pays musulman.

    Répondre

  2. Samaali

    17 juin 2020 à 14:29

    Actuellement, une très mauvaise image de la Tunisie concernant l’environnement et la propriété, je suis tunisien et je vis en France depuis plus de 50ans je n’ai jamais entendu critiquer le pays de la part des touristes français autrefois,,mais maintenant j’en ai honte, svp essayez de faire quelques choses

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *